Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la fortune d’autrui, doués de qualités qu’on ne saurait exprimer (135), nous sommes les bandliulas qui nous amusons ici comme de jeunes éléphants (136). »

Maitreya. — Montrez-moi autre chose.

L’esclave. — Venez, venez, seigneur ! Entrez dans la sixième cour que voici.

Maitreya, regardant quand il est entré. — Ah ! ah ! dans la sixième cour on voit des arcades faites d’or et de pierres précieuses ; elles (137) sont assises sur du saphir et pareilles à l’arc d’Indra (138). Je remarque des joailliers qui examinent de concert des pierres précieuses de différentes sortes, telles que des lapis-lazulis, des perles, des coraux, des topazes, des saphirs, des karketaras (139), des rubis et des émeraudes. On monte sur or des rubis, on fabrique des parures d’or, on prépare des colliers de perles avec du hl rouge, on taille sans cesse du lapis-lazuli, on perce des coquillages, on polit le corail sur la meule (140), on fait sécher des poches de safran vert (141), on recueille précieusement le musc, on exprime le suc du sandal, on compose des parfums. Voilà des courtisanes et leurs amants auxquels on off"re du bétel et du camphre ; on échange des regards agaçants, on rit et l’on ne cesse de prendre des boissons spiritueuses en laissant échapper