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bitait et incarcérer dans une étroite prison. Vous avez, en conséquence, à rester soigneusement chez vous.

Çarvilaka, après avoir écouté la proclamation. — Quoi ! le roi Pâlaka a fait jeter en prison mon cher ami Aryaka ? Et cela au moment où je viens de prendre femme… Quelle fâcheuse circonstance !… Mais,

« S’il est pour l’homme deux choses chères entre toutes ici-bas, un ami et une bien-aimée, l’ami n’en doit pas moins être préféré à cent bien-aimées. »

Il faut agir en conséquence et mettre pied à terre. (Il descend de la litière.)

Madanikâ, pleurant et les mains jointes. — L’essentiel n’est-il pas (90) de me faire conduire chez des personnes respectables (91) ?

Çarvilaka. — Très-bien ! chère amie. Tes paroles répondent à ma pensée. (S’adressant à l’esclave qui conduit la litière.) Connais-tu la demeure de Rebhila, le chef de corporation ?

L’esclave. — Oui, seigneur.

Çarvilaka. — Il faut y conduire ma bien-aimée.

L’esclave. — Je vous obéis, seigneur.

Madanikâ. — Je suivrai vos désirs, seigneur ; mais, je vous en prie, soyez prudent. (La litière l’emporte.)