des flots de l’océan ; leur attachement est éphémère comme les teintes foncées qui sont tracées sur les nuages à l’heure du crépuscule (62) ; quand elles ont dépouillé un homme de ses biens et qu’il est dans l’indigence, elles le rejettent comme la cochenille dont on a exprimé le suc. »
Les femmes, en effet, sont volages (63) :
« Elles portent celui-ci dans leur cœur, tandis qu’elles appellent celui-là par des regards agaçants ; la seule pensée de cet autre les jette dans les ardeurs de la volupté, pendant qu’elles accordent leurs faveurs à son rival (64). »
On a dit à juste titre (65) :
« Le lotus ne pousse pas au sommet des montagnes, l’âne ne porte pas le même fardeau que le cheval, l’orge qu’on sème ne lève pas sous la forme de riz, et les femmes qui sont nées dans une maison de prostitution ne sauraient être vertueuses. »
Ah ! misérable Chârudatta, maudit ! Que n’es-tu là (66) ! (Il fait quelques pas.)
Madanikâ, le retenant par le bord de son vêtement. — Allons ! Tu tiens des discours incohérents ! Pourquoi t’emporter à propos de chimères ?
Çarvilaka. — Comment ! à propos de chimères ?