DEUXIÈME PARTIE
KAṬHA-UPANIŠAD
TRADUCTION ET COMMENTAIRE
Contribution à l’étude des origines de la Philosophie du vedânta.
I
Il n’est pas un lecteur des Upanisads qui ne soit amené à se demander quelle est la source du panthéisme déjà si net et de la psychologie déjà si analytique, dont les plus anciens de ces ouvrages nous présentent le tableau. La curiosité est d’autant plus sollicitée à cet égard, qu’à côté de détails précis et coordonnés nous en trouvons d’autres, et en grand nombre, où se rencontrent toutes les bizarreries puériles et obscures des Brâhmaṇas. La sagesse, à ce qu’il semble, y coudoie la folie, et de hautes spéculations métaphysiques y touchant à des conceptions qui sont comme un défi au sens commun. Comment expliquer ce mélange d’idées si hétérogènes ?
Comment surtout se rendre compte de l’éclosion de théories qui semblent supposer un long travail de l’esprit et des spéculations dont le caractère transcendant paraît exclure l’hypothèse d’une origine récente ?
Peut-on imaginer un emprunt à des idées exotiques ? La conjecture se heurterait à des objections capitales. Les historiens d’Alexandre ne nous permettent aucun doute sur l’existence et le développement déjà considérable de la philosophie brahmanique à l’époque de l’expédition du conquérant macédonien. Des