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strabon.

Non : le roi veut te voir ; il a besoin de toi.

thaler.

Pargué, j’irai fort bien, sans répugnance aucune :
Pourquoi non ? M’est avis que j’y ferai fortune.

agénor, à Criséis.

Ne perdons point de temps, suivons notre projet.

strabon.

Partons quand vous voudrez ;
mon paquet est tout fait.

démocrite, à part.

Quel voyage, grands dieux !

Quel voyage, grands dieux ! xxx(à Criséis.)

Quel voyage, grands dieux ! C’est à votre prière
Que je fais une chose à mon cœur si contraire.
Mais pour vous, Criséis, que ne feroit-on pas ?

(à part.)

Que je sens là-dedans de trouble et de combats !


Scène VIII.[1]

STRABON, seul.

Adieu, forêts ; rochers ; adieu, caverne obscure,
Insensibles témoins de la faim que j’endure[2] ;
Adieu, tigres, ours, cerfs, daims, sangliers et loups.

  1. Dans l’édition originale, cet acte n’est divisé qu’en sept scènes.
  2. Ce vers en conforme à l’édition originale, à celle de 1728, et celle de 1750. Dans les éditions modernes, on lit :
    Insensibles témoins des peines que j’endure.