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Scène V


ARAMINTE, LE CHEVALIER, DÉMOPHON, ISABELLE.

Araminte

Au Chevalier.

Ah ! Te voilà donc, traître ! Avec quelle impudence
Oses-tu dans ces lieux soutenir ma présence !
Après m’avoir traitée avec indignité,
Ne crains-tu point l’effet de mon cœur irrité ?

Le Chevalier

Madame, je ne sais ce que vous voulez dire ;
Et ce brusque discours a de quoi m’interdire.
Vous me prenez ici pour un autre, je crois.
Quel sujet auriez-vous de vous plaindre de moi ?

Araminte

Tu feins de l’ignorer, âme double et traîtresse !
Tu ’abusois, hélas ! d’une feinte tendresse :
Et moi, de bonne foi, je te donnois mon cœur,
Sans connoître le tien et toute sa noirceur.

Le Chevalier

Vous m’honorez vraiment par-delà mes mérites ;
Mais je ne comprends rien à tout ce que vous dites.

Démophon

Ma foi, ni moi non plus. Mais, dites-moi, ma sœur,
À quoi tend ce discours ? Quelle bizarre humeur ?

Le Chevalier

A Démophon.

Madame est votre sœur ?