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Que son air et ses traits pourront vous contenter.

Le Chevalier

Il faudra que pour moi le devoir sollicite ;
Je compte, en vérité, bien peu sur mon mérite.

Démophon

Vous avez très grand tort, vous devez y compter ;
Et du premier coup d’œil vous saurez l’enchanter.
Je me connois en gens, croyez-en ma parole :
Et, de plus, Isabelle est une cire molle
Que je forme et pétris comme il mie prend plaisir.
Quand vous ne seriez pas au gré de son désir
(Ce qui me tromperoit bien fort), je suis son père.
Et pour voir à mes lois combien elle défère,
Mettez-vous à l’écart, je m’en vais l’appeler ;
Et, sans être aperçu, vous l’entendrez parler.

Il entre chez lui.


Scène III


LE CHEVALIER, VALENTIN.

Le Chevalier

Laissez-moi seul ici ; va-t’en trouver mon frère :
Empêche-le surtout d’aller chez le notaire ;
C’est le point principal.

Valentin

J’en demeure d’accord.
Mais je ne pourrai pas, dans son ardent transport,
L’empêcher de venir ici voir sa maîtresse ;