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ACTE III



Scène I


LE CHEVALIER, VALENTIN.

Valentin

Rien n’est plus surprenant ; et votre ressemblance
Avec votre jumeau passe la vraisemblance.
Vous et lui ce n’est qu’un : étant vêtu de deuil,
Il n’est homme à présent dont vous ne trompiez l’œil.
On ne peut distinguer qui des deux est mon maître ;
Et moi, votre valet, j’ai peine à vous connoître.
Pour ne m’y pas tromper, souffrez que, de ma main,
Je vous attache ici quelque signe certain.
Donnez-moi ce chapeau.

Le Chevalier

Qu’en prétends-tu donc faire ?

Valentin

Mettant une marque an chapeau.

Vous marquer de ma marque, ainsi que votre père,
Pour vous mieux distinguer, faisoit fort prudemment.

Le Chevalier

Tu veux rire, je crois ?

Valentin

Je ne ris nullement :
Et je pourrois fort bien, le premier, m’y méprendre.