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ACTE II



Scène I


LE CHEVALIER, VALENTIN.

Valentin

Votre frère est trouvé, mais ce n’est pas sans peine ;
Vous m’en voyez, monsieur, encor tout hors d’haleine.
J’avois couru Paris de l’un à l’autre bout,
Au coche, au messager, la poste, et partout ;
Et je vous avertis que je n’ai passé rue,
Où quelque créancier ne m’ait choqué la vue :
J’ai même rencontré ce Gascon, ce Marquis,
À qui, depuis un an, nous devons cent louis…

Le Chevalier

J’ai honte de devoir si longtemps cette somme :
Il me l’a, tu le sais, prêtée en galant homme ;
Et du premier argent que je pourrai toucher,
De m’acquitter vers lui rien ne peut m’empêcher.

Valentin

Tant mieux. Ne sachant plus enfin quel parti prendre,
À la douane encor j’ai bien voulu me rendre ;
Là, j’ai vu votre frère au milieu des commis,
Qui s’emportoit contre eux du quiproquo commis.
Je l’ai connu de loin ; et cette ressemblance,