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Que je n’ai point l’honneur d’être musicien.

Agathe

Pourquoi donc, ignorant, viens-tu, ne sachant rien,
Interrompre un concert où ta seule présence
Cause des contre-temps et de la discordance ?
Vit-on jamais un âne essayer des bémols,
Et se mêler au chant des tendres rossignols ?
Jamais un noir corbeau, de malheureux présage,
Troubla-t-il des serins l’agréable ramage ?
Et jamais, dans les bois un sinistre hibou,
Pour chanter un concert, sortit-il de son trou ?
Tu n’es et ne seras qu’un sot toute ta vie.

Crispin

à Agathe.
Mon maître, comme il faut, chantera sa partie :
J’en suis sa caution.

Agathe

Il faut que, dès ce soir,
Dans une sérénade, il montre son savoir ;
Qu’il fasse une musique, et prompte, et vive, et tendre,
Qui m’enlève.

Lisette

à Crispin.
Entends-tu ?

Crispin

Je commence à comprendre.
C’est… comme qui diroit une fugue.

Agathe

D’accord.

Crispin

Une fugue, en musique, est un morceau bien fort,