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strabon.

Hé bien, changeons d’état ; ce n’est pas une affaire.
Demeure dans ces lieux ; et moi, j’irai chez toi.
Tu deviendrois savant ; tu saurois, comme moi,
Que rien ne vient de rien ; et que des particules…
Rien ne retourne en rien ; de plus, les corpuscules…
Les atomes, d’ailleurs, par un secret lien,
Accrochés dans le vide… Entends-tu bien ?

thaler.

Accrochés dans le vide… Entends-tu bienFort bien.

strabon.

Que l’âme et que l’esprit n’est qu’une même chose,
Et que la vérité, que chacun se propose,
Est dans le fond d’un puits.

thaler.

Est dans le fond d’un puits.Elle peut s’y cacher ;
Je ne crois pas, tout franc, que j’aille l’y chercher.

strabon.

Mais, raillerie à part, achète mon office ;
Tu pourrois dès ce jour entrer en exercice :
J’en ferai bon marché.

thaler.

J’en ferai bon marché.C’est bien l’argent, ma foi,
Qui nous arrêteroit ! J’ai, si je veux, de quoi
Faire aller un carrosse, et rouler à mon aise.

strabon.

Et comment as-tu fait, cela ne te déplaise ?

thaler.

Comment ? Je le sais bien, il suffit.