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Pour en venir à bout, il faudra batailler :
Tant mieux ; c’est où je brille, et j’aime à ferrailler.


Scène VII


Eraste,Crispin

Crispin

Mais j’aperçois mon maître.

Eraste

Eh bien ! Quelle nouvelle,
Cher Crispin ? Dans ces lieux as-tu vu cette belle ?
As-tu vu ce tuteur ? Et vois-tu quelque jour,
Quelque rayon d’espoir, qui flatte mon amour ?

Crispin

À vous dire le vrai, ce n’étoit pas la peine
De venir de Milan ici tout d’une haleine,
Pour nous en retourner d’abord du même train ;
Vous pouviez m’épargner le travail du chemin.
Ah ! Que ce Mont Cenis est un pas ridicule !
Vous souvient-il, monsieur, quand ma maudite mule
Me jeta par malice, en ce trou si profond ?
Je fus près d’un quart d’heure à rouler jusqu’au fond.

Eraste

Ne badine donc point ; parle d’autre manière.

Crispin

Puisque vous souhaitez une phrase plus claire,
Je vous dirai, monsieur, que j’ai vu le jaloux,
Qui m’a reçu d’un air qui tient de l’aigre-doux.