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Que votre Démocrite en tient pour Criséis.

strabon.

Pour Criséis ?…

thaler.

Pour Criséis ?…Il a l’âme un tantet férue.

strabon.

Bon ! Bon !

thaler.

Bon ! Bon ! Je vous soutiens que je ne suis pas grue :
Je flaire un amoureux, voyez-vous, de cent pas.
Je vois qu’il est fâché quand il ne la voit pas.

strabon.

Il est tout occupé de la philosophie.

thaler.

Qu’importe ? Quand on voit une fille jolie…
Le diable est bien malin, et fait souvent son coup.

strabon.

Parbleu, je le voudrois, m’en coûtât-il beaucoup.

thaler.

Mais vous, qui près de lui passez ainsi la vie,
Que diantre faites-vous tout le jour ?

strabon.

Que diantre faites-vous tout le jour ? Je m’ennuie :
Voilà tout mon emploi.

thaler.

Voilà tout mon emBon ! Vous vous moquez bien :
Eh ! Peut-on s’ennuyer lorsque l’on ne fait rien ?

strabon.

Animé d’une ardeur vraiment philosophique,