Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MARQUIS.

Ne le voyez-vous pas bien sans que je vous le dise ? J’y viens de boire du bon vin de Champagne, et en fort bonne compagnie. Votre fils est encore à table, qui se console de votre absence du mieux qu’il est possible.

GÉRONTE.

Le fripon me ruine. Il faut aller…

il va pour rentrer chez lui.

LE MARQUIS, l’arrêtant.

Halte là, s’il vous plaît, je ne souffrirai pas que vous entriez là-dedans.

GÉRONTE.

Je n’entrerai pas dans ma maison ?

LE MARQUIS.

Non ; les lieux ne sont pas disposés pour vous recevoir.

GÉRONTE.

Qu’est-ce à dire ?

LE MARQUIS.

Il seroit beau, vraiment, qu’au retour d’un voyage, après une si longue absence, un fils qui sait vivre, et que j’ai façonné, eût l’impolitesse de recevoir son très cher et honoré père dans une maison où il n’y a que les quatre murailles !

GÉRONTE.

Que les quatre murailles ! Et ma belle tapisserie, qui me coûtoit près de deux mille écus, qu’est-elle devenue ?