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GÉRONTE.

Oui, monsieur, c’est moi-même.

LE MARQUIS.

Je vous en félicite. C’est quelque chose de beau que les voyages, et cela façonne bien un jeune homme : il faut savoir comme monsieur votre fils s’est façonné pendant le vôtre ; les jolies manières… Ce garçon-là est bien généreux : il ne vous ressemble pas ; vous êtes un vilain, vous.

GÉRONTE.

Monsieur, monsieur !…

MERLIN, bas, à Géronte

Ces lutins-là sont d’une insolence…

GÉRONTE.

Tu es un fripon.

LE MARQUIS.

Nous avons eu bien du chagrin, bien du souci, bien de la tribulation de votre retour ; je veux dire, de votre absence : votre fils en a pensé mourir de douleur, en vérité ; il a pris toutes les choses de la vie en dégoût ; il s’est défait de toutes les vanités qui pouvoient l’attacher à la terre ; richesses, meubles, ajustements. Ce garçon-là vous aime, cela n’est pas croyable.

MERLIN.

Il seroit mort, je crois, de chagrin pendant votre absence, sans cet honnête monsieur-là.

GÉRONTE, au Marquis

Hé ! Que venez-vous de faire chez moi, monsieur, s’il vous plaît ?