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GÉRONTE.

Du moins vaut-il mieux que mon fils l’ait achetée qu’un autre, et que nous profitions du bon marché.

Madame BERTRAND.

Mon pauvre monsieur Géronte, ma maison n’est point vendue, et elle n’est point à vendre.

GÉRONTE.

La, la, ne vous chagrinez point ; je prétends que vous y ayez toujours votre appartement comme si elle étoit à vous, et que vous fussiez dans votre bon sens.

Madame BERTRAND.

Qu’est-ce à dire, comme si j’étois dans mon bon sens ? Allez, vous êtes un vieux fou ; un vieux fou, à qui il ne faut point d’autre habitation que les Petites-Maisons ; les Petites-Maisons, mon ami.

MERLIN, à part, à Madame Bertrand

Êtes-vous sage, de vous emporter contre un extravagant ?

GÉRONTE.

Oh, parbleu ! Puisque vous le prenez sur ce ton-là, vous sortirez de la maison ; elle m’appartient, et j’y ferai mettre mes ballots malgré vous. Mais voyez cette vieille folle !

MERLIN, à part, à Géronte

À quoi pensez-vous de vous mettre en colère contre une femme qui a perdu l’esprit ?

Madame BERTRAND.

Vous n’avez qu’à y venir ; je vais vous y attendre.