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une imitation de la comédie de Plaute ; mais on n’y reconnoît point l’auteur du Glorieux et du Philosophe marié. Ce sujet si plaisant, et qui fournissoit tant de situations comiques, est rendu d’une manière froide et languissante : cette pièce est l’une des plus mauvaises de ce poète qui, d’ailleurs, tient un rang distingué sur la scène française.

Telles sont les principales pièces imitées du Mostellaria ; et ce que nous avons dit suffit pour faire juger de la supériorité de celle de Regnard. L’idée, comme l’observent les auteurs de l’Histoire du Théâtre françois, est extrêmement bouffonne, et même un peu ridicule ; mais il n’est pas juste de dire que Regnard ait enchéri sur ce ridicule, ni que ses personnages soient trop chargés et plus vicieux que ceux qui, dans Plaute, lui ont servi de modèles. Merlin est plus gai que Tranion ; Géronte est plus comique que Theuropidès ; c’est un vieil avare justement puni : Theuropidès, au contraire, est un père sage, en faveur de qui on s’intéresse, ce qui rend moins plaisants les stratagèmes dont il est la dupe. Le personnage du Marquis, quoiqu’il semble remplacer celui de Callidamatès, nous paroît si supérieur à son modèle,