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ACTE QUATRIÈME.



Scène I.

OCTAVE, COLOMBINE.
Colombine.

Tout alloit le mieux du monde ; vous auriez épousé Isabelle aujourd’hui, sans cet impertinent de comédien françois qui vient d’arriver, et dont Roquillard s’est coiffé.

Octave.

Est-il possible ?

Colombine.

Dame ! Ces messieurs-là plaisent à l’ouverture du livre. Tout ce que j’ai pu obtenir, c’est qu’il suspendra son choix jusqu’à ce qu’il vous ait entendu sur la prééminence de vos conditions.

Octave.

Comment veux-tu que je lui fasse entendre mes raisons ? Il ne sait pas l’italien ; et, comme tu vois, je parle assez mal françois.

Colombine.

Si vous voulez, je parlerai pour vous, et dans la dispute une femme vaut toujours mieux qu’un homme. J’ai servi autrefois un comédien italien, et j’en sais assez le fort et le foible.