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Octave.

Que je serois heureux, si vous aviez de pareils sentiments pour moi ! Et que votre coeur…

Isabelle.

Mon coeur… Oh ! Mon cœur ne va pas si vite que vos paroles : je ne vous aime pas encore tout à fait, mais je sens bien que je ne vous hais pas.

Octave.

Je suis le plus fortuné de tous les hommes. Mais pour gage de votre bonne volonté, il faut que vous me donniez votre main.

Isabelle.

Ma main ? Oh ! Monsieur, je n’ai pas le geste si libre que vous.

Octave.

Vous ne voulez pas m’accorder cette faveur ?… Ah ! Où suis-je ?…. Une vapeur me ferme les yeux ! Je n’en puis plus !

(Il se laisse aller dans les bras d’Isabelle.)
Isabelle.

Ô ciel ! Quelqu’un ! Colombine, au secours !


Scène III.

ISABELLE, OCTAVE, COLOMBINE.
Colombine.

Comme vous criez ! Il faut que ce jeune homme soit plus dangereux que vous ne pensiez.