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ersonnage|DORANTE}}.

Madame...

LA COMTESSE.

Vos discours, votre air soumis et tendre

Ne feront que m'aigrir, au lieu de me surprendre.

Bannissons la tendresse ; il faut la supprimer.

Je ne puis, en un mot, me résoudre d'aimer. [1285]DORANTE.

Madame, en vérité, je n'en ai nulle envie,

Et veux bien avec vous n'en parler de ma vie.

LA COMTESSE.

Voilà, je vous l'avoue, un fort sot compliment.

Me trouvez-vous, Monsieur, femme à manquer d'amant ?

J'ai mille adorateurs qui briguent ma conquête ; [1290]

Et leur encens trop fort me fait mal à la tête.

Ah ! Vous le prenez là sur un fort joli ton,

En vérité !DORANTE.

Madame...

LA COMTESSE.

Et je vous trouve bon !DORANTE.

Le respect...

LA COMTESSE.

Le respect est là mal en sa place ;

Et l'on ne me dit point pareille chose en face. [1295]

Si tous mes soupirants pouvaient me négliger,

Je ne vous prendrais pas pour m'en dédommager.

Du respect ! Du respect ! Ah ! Le plaisan