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I}}Angélique, Nérine.NÉRINE.

En vain vous m'opposez une indigne tendresse,

Je n'ai vu de mes jours avoir tant de mollesse.

Je ne puis sur ce point m'accorder avec vous.

Valère n'est point fait pour être votre époux ; [1165]

Il ressent pour le jeu des fureurs nonpareilles,

Et cet homme perdra quelque jour ses oreilles.ANGÉLIQUE.

Le temps le guérira de cet aveuglement.NÉRINE.

Le temps augmente encore un tel attachement.ANGÉLIQUE.

Ne combats plus, Nérine, une ardeur qui m'enchante ; [1170]

Tu prendrais pour l'éteindre une peine impuissante.

Il est des noeuds formés sous des astres malins,

Qu'on chérit malgré soi. Je cède à mes destins.

La raison, les conseils ne peuvent m'en distraire,

Je vois le bon parti ; mais je prends le contraire. [1175]NÉRINE.

Eh bien ! Madame, soit ; contentez votre ardeur,