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Des femmes qui jamais n'ont pu fermer la bouche, [970]

Et qui sur le prochain vous tirent à cartouche ;

Des oisifs de métier, et qui toujours sur eux

Portent de tout Paris le lardon scandaleux ;

Des Lucrèces du temps, là, de ces filles veuves,

Qui veulent imposer et se donner pour neuves ; [975]

De vieux seigneurs toujours prêts à vous cajoler ;

Des plaisants qui font rire avant que de parler.

Plus agréablement peut-on passer la vie ?HECTOR.

D'accord. Mais quand on perd, tout cela vous ennuie.VALÈRE.

Le jeu rassemble tout ; il unit à la fois [980]

Le turbulent Marquis, le paisible bourgeois.

La femme du banquier, dorée et triomphante,

Coupe orgueilleusement la duchesse indigente.

Là, sans distinction, on voit aller de pair

Le laquais d'un commis avec un duc et pair ; [985]

Et quoi qu'un sort jaloux nous ait fait d'injustices,

De sa naissance ainsi l'on venge les caprices.HECTOR.

À ce qu'on peut juger de ce discours charmant,

Vous voilà donc en grâce avec l'argent comptant.

Tant mieux. Pour se conduire en bonne politique, [990]

Il faudrait retirer le portrait d'Angélique.VALÈRE.

Nous verrons.HECTOR.

Vous savez...VALÈRE.