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Ce maintien réservé, prendre un nouvel époux ?

LA COMTESSE.

Et pourquoi non, ma soeur ? Fais-je donc un grand crime

De rallumer les feux d'un amour légitime ?

J'avais fait voeu de fuir tout autre engagement.

Pour garder du défunt le souvenir charmant, [460]

Je portais son portrait ; et cette vive image

Me soulageait un peu des chagrins du veuvage :

Mais qu'est-ce qu'un portrait, quand on aime bien fort ?

C'est un époux vivant qui console d'un mort.NÉRINE.

Madame n'aime pas les maris en peinture. [465]

LA COMTESSE.

Cela racquitte-t-il d'une perte aussi dure ?NÉRINE.

C'est irriter le mal, au lieu de l'adoucir.ANGÉLIQUE.

ConnAisseuse en maris, vous deviez mieux choisir.

Vous unir à Valère !

LA COMTESSE.

Oui, ma soeur, à lui-même.ANGÉLIQUE.

Mais vous n'y pensez pas. Croyez-vous qu'il vous aime ? [470]

LA COMTESSE.

S'il m'aime, lui ! S'il m'aime ! Ah ! Quel aveuglement !

On a certains attraits, un certain enjouement,

Que personne ne peut me disputer, je pense.ANGÉLIQUE.

Après un si long temps de pleine jouissance,