Page:Regnard - Œuvres complètes, tome cinquième, 1820.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

COLOMBINE.

Moi ? Je n’en ferai rien.

SOTINET

Tu n’en sortiras pas ?

COLOMBINE.

Non, je n’en sortirai pas.

SOTINET

Comment donc ? Est ce que je ne suis pas le maître ici ?

COLOMBINE.

Pardonnez moi.

SOTINET

Je ne pourrai pas mettre dehors une coquine de servante quand il me plaira ?

COLOMBINE.

Je ne dis pas cela.

SOTINET

Eh ! Pourquoi dis tu donc que tu ne sortiras pas ?

COLOMBINE.

C’est que je vous aime trop.

SOTINET

Je ne veux pas que tu m’aimes, moi ; je veux que tu me haïsses.

COLOMBINE.

Il m’est impossible ; je sens pour vous une tendresse… Allez, cela n’est guère bien de n’avoir pas plus de naturel pour des gens qui vous affectionnent.

Elle pleure.

SOTINET

Oh ! La bonne bête !