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ARLEQUIN., pendant que Mezzetin rêve.

J’aurai Colombine, au moins.

MEZZETIN.

Oui, vous dis je, vous l’aurez.

l rêve. I

ARLEQUIN.

Et Colombine m’aura t elle aussi ?

MEZZETIN.

Eh morbleu, oui ! Vous l’aurez, et elle vous aura. Laissez moi en repos.

Il rêve.

ARLEQUIN.

, comptant les boutons de son justaucorps.

Je l’aurai, je ne l’aurai pas ; je l’aurai, je ne l’aurai pas ; je l’aurai, je ne l’aurai pas : je ne l’aurai pas.

Il pleure.

MEZZETIN.

Qu’est ce ? Qu’avez vous ? Pourquoi pleurez vous ?

ARLEQUIN.

Je n’aurai pas Colombine : hi, hi, hi !

MEZZETIN.

Qui est ce qui vous a dit cela ?

ARLEQUIN, montrant ses boutons

C’est la boutonomancie.

MEZZETIN.

Que le diable t’emporte, toi et la boutonomancie ! Laisse moi songer en repos. Je t’assure, encore une fois, que tu auras Colombine, le colombier, les pigeons, et tout ce qui a relation à elle. Console toi donc, et ne m’interromps pas davantage.

il rêve.

ARLEQUIN.

Voilà Colombine.

Il montre le doigt index de sa main droite.