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danser n’étoient pas obligés d’être dorés dessus et dessous, comme à présent ; et une paire de galoches étoit la voiture qui les menoit par toute la ville. Mais présentement on ne nous regarde pas, si nous n’avons le cheval et le laquais.

COLOMBINE.

Ah ! Mademoiselle, voilà votre maître à chanter, Monsieur Amilaré Bécarre.

ISABELLE.

, à Trotenville.

Ne vous en allez pas, monsieur, je vous prie. Je veux que vous entendiez chanter cet homme là ; c’est un italien.

TROTENVILLE

Très volontiers, madame ; cela me fera bien du plaisir : car tel que vous me voyez, je suis à deux mains, et je chante aussi bien que je danse.


Scène VIII

Isabelle, Colombine, Monsieur De Trotenville, Monsieur Amilaré.
TROTENVILLE, après avoir examiné Amilaré

Voilà un visage bien baroque ! Les musiciens italiens sont de plaisants originaux. Ne diroit on pas que ce seroit là un siamois échappé d’un écran ? Comment vous appelez vous, monsieur ?

Amilaré répète une douzaine de noms.

Voilà bien des noms : il faut, monsieur, que vous ayez bien des pères. C’est un calendrier que cet homme là.