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la barbe et les cheveux à tous les limousins qui viennent ici travailler, et j’ai une pension de la ville pour faire tous les quinze jours le crin au cheval de bronze.

Il lui vole sa bourse sans qu’il s’en aperçoive, et cesse de le raser en criant :

Hai ! Hai !

SOTINET

Qu’avez vous ? Vous trouvez vous mal ?

ARLEQUIN.

Point, point ; voilà qui est passé.

Il le rase, puis se met à crier :

Hai ! Hai !

SOTINET

Comment donc ? Mais vous avez quelque chose ?

ARLEQUIN.

Oh ! Pour le coup, je n’y puis plus tenir. Hai ! Hai ! Hai ! Une colique épouvantable qui me prend… Je suis à vous tout à l’heure. Hai ! Hai ! Hai !

Il s’en va, et revient sur ses pas.

SOTINET

Je n’ai jamais vu un pareil original… Mais vous voilà ? Avez vous déjà été à la garde robe ?

ARLEQUIN.

Point du tout, monsieur ; cela n’en valoit pas la peine : j’ai changé d’avis, et j’ai mieux aimé insulter la doublure de ma culotte que de vous faire attendre plus longtemps.

SOTINET

, portant sa main devant son nez.

Comment, impudent ! Je vous trouve bien hardi de vous approcher de moi en l’état où vous êtes.