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lazzis de cette nature, Mezzetin chante un air italien ; puis, donnant le rasoir à Arlequin, lui dit :

La bourse est de ce côté ci ; ne la manque pas.

Il s’en va.

SOTINET

Voilà un plaisant homme !


ARLEQUIN.

Allons, allons, monsieur, je n’ai point de temps à perdre. Mettez vous là.

Il le pousse rudement dans un fauteuil, et lui prenant le nez, lui met des morailles.

SOTINET, criant

Hai, hai, hai !

Il arrache les morailles, et les jette par terre.

Eh ! Que diable faites vous là ? Me prenez vous pour un cheval ?

ARLEQUIN.

Point du tout, monsieur ; mais c’est qu’il y a des gens qui sont terriblement rétifs sous le fer, et avec cet instrument là, on leur couperoit la gorge, qu’ils ne diroient mot.

SOTINET

Vraiment, je le crois bien.

Arlequin prend un bassin fait en forme de pot de chambre, et le met sous le nez de Sotinet pour le raser.   
SOTINET, prenant le bassin

Qu’est ce que cela ?

ARLEQUIN.

C’est un bassin à deux mains.

{{didascalie|Arlequin le lave, en lui donnant de temps en temps des soufflets ; puis tire une grosse boule, dont il se sert pour