manières les plus civiles du monde, je me crus obligée de le mettre dans un lieu éloigné du bruit : vous savez que ma chambre est au bout du jardin ; je l’y menai,
Par civilité ?
Assurément. Est-ce que tu ne l’aurois pas fait à ma place, dis, Pierrot ?
Sans doute, et j’enragerois qu’un autre fût plus civil que moi.
Voilà du civil qui pourroit bien nous mener au criminel.
Il trouva que ma chambre l’accommodoit assez, et me fit entendre qu’il seroit ravi d’y rester. Je lui dis aussitôt que, puisque cet endroit lui plaisoit, j’y ferois mettre un lit pour lui à côté du mien.
Par civilité ?
Comment l’entendez-vous donc ? Mais comme il est extrêmement honnête, il refusa l’offre que je lui faisois, de peur de m’incommoder, et dit qu’il ne souffriroit point que ma chambre fût embarrassée pour l’amour de lui, et qu’il coucheroit plutôt dans l’écurie que de me causer la moindre incommodité.