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BROCANTIN.

Quoi ! Ma fille sait déjà le tonquinois ?

ARLEQUIN.

.

Bon ! C’est une langue qui s’apprend par infusion ; et s’il vous épousoit, vous sauriez le tonquinois dans deux heures.

BROCANTIN.

Puisque cela est ainsi, je veux bien faire le mariage d’Isabelle ; mais dites-moi auparavant, est-il curieux ?

ARLEQUIN.

Bon ! C’est le Dautel du pays ; il troque des nippes à tous moments, et je vous réponds qu’avant qu’il soit deux jours, il aura troqué sa femme. Je m’en vais vous faire voir toutes mes curiosités, et l’équipage de ma future.

Arlequin fait un signal ; le fond du théâtre s’ouvre, et il paroît un cabinet rempli de tableaux de Téniers, figurés par des personnages naturels.

BROCANTIN.

Voilà qui est très beau. Ces tableaux-là sont tous originaux.

ARLEQUIN.

Vous l’avez dit. Et ce gros singe-là, comment le trouvez-vous ?

Il lui fait remarquer un singe qui est dans un des tableaux.

BROCANTIN.

Joli, ma foi ! On diroit qu’il me regarde.

ARLEQUIN.

Cela pourroit être ; car il vous ressemble comme