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que d’une dent, et je ne veux point de gendre dont la barbe ne tient point.

ARLEQUIN.

Ni moi d’un beau-frère qui postule après une cravate de chanvre.

MONSIEUR BASSINET.

Ni moi d’une fille qui a eu des détorses de neuf mois. Allez, vieux radoteur, aux Petites-Maisons, avec votre chienlit. Je venois ici pour vous dire que je ne voulois point de la fille d’un fou, et qui passe toutes les nuits avec des godelureaux. Fi, la vilaine !

ARLEQUIN.

Adieu, adieu ; bon voyage, mon ami : à la Grève, à la Grève.

À isabelle.

Consolez-vous, la belle, je vais vous présenter un époux qui vaudra cette vilaine égoutture de bassin. Tenez, beau- père…

Montrant Octave qui est déguisé.

Ce sera là votre second gendre ; c’est un grand seigneur de mon pays.

ISABELLE.

Ah, ciel ! C’est Octave !

Octave lui fait un compliment en italien.

BROCANTIN.

Qu’est-ce qu’il jargonne là ?

ARLEQUIN.

C’est un compliment tonquinois. Il dit qu’elle est une étoile resplendissante de perfection, et que, si la queue de son manteau étoit plus longue, il la prendroit pour une comète.

Isabelle répond en italien au compliment d’Octave.