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ARLEQUIN.

Est-ce que vous prétendez donner votre fille à ce scorpion ? Fi ! Ne faites point cette affaire-là.

BROCANTIN.

Vous moquez-vous ? C’est un médecin très riche.

ARLEQUIN.

Un médecin ? Je m’en doutois bien, car j’ai eu envie de faire une selle en le voyant. Mais cet homme-là ne vaut rien pour le mariage : tenez, vous voyez bien que sa barbe ne tient point ; ce sont deux moustaches postiches.

Il lui arrache les poils de la barbe.

MONSIEUR BASSINET.

Que le diable vous emporte ! Quelle peste de cérémonie !

ARLEQUIN.

Il y a encore pis que cela ; cet homme sera pendu avant qu’il soit vingt-quatre heures. Voyez cette mine patibulaire.

BROCANTIN.

Pendu ! Et comment connoissez-vous cela ?

ARLEQUIN.

Par le moyen des astres, et par les règles de la métoposcopie. Je n’y manque jamais, à une heure près ; et, si vous voulez, je vous dirai quand vous le serez.

BROCANTIN.

Cela étant, je vais le congédier. Monsieur Bassinet, vous voyez bien ma fille : touchez là ; vous n’en croquerez