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MEZZETIN, chante.

Quel air de santé ! Vous avez la mine. Un jour de rester seule à la tontine…

COLOMBINE.

Oh ! Je ne veux jamais rester seule ; j’ai trop peur.

MEZZETIN.

Hé ! Morguenne de vous ! Quelle fille ! Quelle fille ! Morguenne de vous !…

mettant la tête hors du panier, achève le couplet, en chantant.

Hé ! Dépêchez-vous.

Les violons jouent une entrée, pendant 1aquelle Arlequin sort de son panier et danse ; et après qu’il a dansé, il commence le discours qui suit.

Ce n’est pas sans raison que nos anciens modernes ont dit ingénieusement que le mariage étoit d’une très grande ressource pour de certaines gens, et que les aigrettes, dont quelques femmes galantes faisoient présent à leurs maris, étoient semblables aux dents, qui font du mal quand elles percent et nourrissent quand elles sont venues. Cela présupposé, voyons un peu le tendron qui est destiné pour mes plaisirs ; car vous ne voudriez pas me faire acheter chat en poche.

BROCANTIN.

Oh ! Avec moi, monsieur, point de surprise. Voilà mes deux filles ; vous n’avez qu’à choisir : c’est encore trop d’honneur pour le sang des Brocantins.