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Scène II

ISABELLE, PIERROT.
ISABELLE, en cavalier, devant un miroir, accommodant sa cravate.

Donne-moi ce chapeau. Hé bien, Pierrot, ce cavalier-là est il de ton goût ?

PIERROT.

Pardi, mademoiselle, vous voilà à charmer ! On vous prendroit pour moi. Il y a pourtant un peu de différence. Est-ce que vous allez lever une compagnie de fantassinerie ?

ISABELLE.

Ne pense pas te moquer ; je tâterois fort bien de l’armée, et je n’appréhenderois pas plus le feu qu’un autre.

PIERROT.

Si tous les capitaines étoient faits comme vous, ils pourroient gagner les frais de l’enrôlement, et faire leurs soldats eux-mêmes.

ISABELLE.

Je ne mets pas cet habit-ci sans raison. Tu sais que mon père veut que j’épouse monsieur bassinet.

PIERROT.

Votre père ? Bon ! C’est un vieux fou qui radote ; et je le lui ai dit, da !

ISABELLE.

Je me sers du déguisement où tu me vois pour détourner