Page:Regnard - Œuvres complètes, tome cinquième, 1820.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec votre permission, mon père, je n’épouserai point un médecin.

BROCANTIN.

Avec votre permission, ma fille, vous l’épouserez. Il ne faut pas, s’il vous plaît, que vous songiez à Octave ; j’ai appris que c’étoit un gueux, et je vais tout de ce pas l’envoyer chercher, pour lui dire qu’un autre lui a passé la plume par le bec. Pierrot, Pierrot !

COLOMBINE.

Allons, ma sœur, faites cela de bonne grâce, puisque mon père le veut.

ISABELLE.

Je vous prie, mon père, de ne me point donner ce chagrin, et ne m’obligez pas à épouser un homme pour qui je n’ai nulle estime.

BROCANTIN.

Il n’y a qu’un mot qui serve ; il faut épouser monsieur Bassinet, ou un couvent. Il vous viendra voir ; songez à le recevoir comme un homme qui doit être votre mari.

ISABELLE.

Hé, mon père !

BROCANTIN.

Allons, dénichons ; point tant de caquet.

ISABELLE.

Voilà ma sœur qui a si envie d’être mariée ; que ne lui donnez-vous monsieur Bassinet pour mari ? J’aime mieux lui céder mes droits, et qu’elle passe avant moi.