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Scène VI

ISABELLE, COLOMBINE, PIERROT.
PIERROT.

Qu’est-ce donc, mesdemoiselles ? Voilà bien du bruit : il me semble que vous vous flattez comme chiens et chats. Est-ce que vous ne sauriez vous égratigner plus doucement ?

COLOMBINE.

Pierrot, c’est ma sœur qui se fiche : elle veut qu’il n’y ait de mari que pour elle.

PIERROT.

Ho ! La goulue !

ISABELLE.

Viens çà, Pierrot ; toi qui es un homme d’esprit, et qui sais le monde, n’est-il pas du dernier bourgeois de marier plus d’une fille dans une maison, et ne devrois-je pas déjà l’être ?

PIERROT.

Cela est vrai, et je dis tous les jours à votre père, que, s’il ne vous marie au plus tôt, vous lui ferez quelque stratagème.

COLOMBINE.

Mon pauvre Pierrot, toi qui es si joli, est-ce qu’il faut que je demeure toute ma vie fille ?

PIERROT.

Bon ! Est-ce que cela se peut ?

À isabelle.

Voyez-vous, mademoiselle, il faut marier les filles quand