Il donne un coup de pied à Mezzetin, qui est encore couché. Mezzetin, s’éveillant en sursaut, baille et se lève.
Si je prends un bâton, maraud, je te ferai bien lever.
À part.
C’est un trésor en hiver qu’un laquais au pied d’un lit ; son ventre sert de bassinoire.
Vous faites l’entendu, parce que les bonnes fortunes vous suivent partout ; mais souvenez-vous que nous sommes deux laquais, et qu’il n’y a point d’autre différence entre nous que celle que j’y veux bien mettre : ainsi, un peu plus de douceur, s’il vous plaît, et un peu moins d’emportement avec votre camarade.
Ce n’est point pour te quereller, Mezzetin, que je t’éveille de si bon matin ; c’est seulement pour te dire que toutes ces bonnes fortunes me donnent fort à penser. À l’égard de celles qui me viennent par les présents que l’on m’envoie de toutes parts, passe ; mais pour celles que nous faisons en volant des montres, en enfonçant des boutiques, et en coupant des bourses ; ma foi, j’ai peur que toutes ces bonnes fortunes-là ne nous fassent faire notre mauvaise fortune à la Grève.
Hé ! Nous travaillons pour cela.
Voila une méchante besogne.
Tenez, voilà-t-il pas encore la robe que vous volâtes à cet aveugle