Falsifications de la cochenille
La valeur d'une cochenille commerciale
dépend de sa richesse en matière colorante.
Quelquefois la cochenille avant d’être livrée
au consommateur a subi des lavages préalables
dans le but d'enlever une partie de cette matière
colorante. Les eaux de lavages sont employées
pour la fabrication des laques de cochenille.
La cochenille qui a été lavée ne possède plus
le duvet blanc qui la recouvre naturellement.
On le remplace alors par du sulfate de
baryte dans lequel on fait rouler les insectes.
Cette falsification se découvre aisément par
l'analyse. De plus la cochenille ainsi traitée
est vidée, et se gonfle difficilement dans l'eau.
Pour se rendre compte de la valeur d'une
cochenille il est donc bon de pouvoir doser la matière colorante.
Le procédé le plus commode est celui de
Penny basé sur l'oxydation de l'acide carmine
par le cyanure rouge alcalin.
On dissout 1 gr. de cochenille dans 36 gr.
d'une solution faible de potasse, on ajoute 24
gr. d'eau, puis on verse goutte à goutte une solution
de cyanure rouge préparée avec 5 g. de sel
dans 1 l. d'eau jusqu'à ce que la solution
pourpre soit passée au jaune.
En général les teinturiers se bornent
à faire l'essai comparatif avec une bonne
cochenille connue, en teignant un échantillon
mordancé dans un bain monté avec 1 gr.
de cochenille. Ce moyen est bon à condition
que la cochenille ne soit pas mélangée à la
matière colorante du bois de Brésil ce qui est
facile à reconnaitre. Un lait de chaux décolore
complétement la solution de cochenille pure.