On peut monter des cuves semblables avec la galléïne
le bleu d'alizarine, l'indophénol, la céruléine
et l'on obtient ainsi des nuances très solides.
Le bleu d'alizarine surtout offre des analogies
frappantes au point de vue chimique avec
l'indigotine.
Le principe colorant essentiel de l'indigo est l'indigotine
C8H5AzO que l'on obtient facilement en aiguilles
bleu foncé à reflets cuivrés en sublimant avec précaution
l'indigo du commerce. On peut l'obtenir amorphe
en épuisant celui-ci par l'eau, l'alcool, l'éther, les
acides et les alcalis.
L'indigotine se sublime vers 290° en se décomposant
partiellement et en produisant des vapeurs violettes
analogues à celles de l'iode. Elle est insoluble dans
l'eau, l'alcool, l'éther, les huiles essentielles, un peu
soluble dans l'acide phénique. L'acide acétique anhydre
additionnée d'une goutte d'acide sulfurique la
dissout également.
Chauffée au dessus de 300° l'indigotine se décompose
en donnant une foule de produits parmi lesquels
l'aniline, le carbonate et le cyanhydrate
d'ammoniaque et un résidu volumineux de
charbon.
Les oxydants donnent d'abord avec l'indigotine
de l'isatine puis de l'acide picrique. Le chlore
donne la chlorisatine, bichlorisatine acide trichorophénique,
chloranile, etc. Le brome se comporte
de même et l'iode est sans action.
La potasse concentrée et bouillante donne de l'isolate
de potasse et de l'indigo blanc.
L'acide sulfurique concentrée donne divers produits
sulfoconjugués qui constituent le carmin d'indigo
commercial.
La synthèse de l'indigotine peut être réalisée de
plusieurs façons.
Le chlorure d'isatine traité par la poudre de zinc
et le sulfhydrate d'ammoniaque donne de l'indigotine
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- 2C6H4 {CO / A2} Ccl + H2O + Zn = ZnCl +ZnO + C16H10A22O2 indigotine.