La cause du grand abandon des arts du dessin, tient à des causes générales qu’il serait long d’énumérer ici.
C’est en hiver que la musique a son plus grand prestige, elle plaît surtout le soir, d’accord avec le silence, pour plaire à l’imagination qu’elle éveille : c’est l’art nocturne, l’art du rêve, mais le tableau vient du soleil. Il naît avec le jour et la lumière, et c’est pourquoi toujours, à la saison nouvelle, au moment où le peintre de paysage va vers le champ, le dilettante parisien se tourne de préférence vers l’art de la couleur et de la vie, comme un doux repos après l’hiver et les veillées.
La vérité, l’action, l’art de mettre en scène des personnages vivants, tel est le nec plus ultra de la création littéraire. Il n’est pas commun en Allemagne, ce pays du rêve, de la musique et de l’abstraction. Mais en France, mais en Angleterre !
Il semble que toute la sève musicale de la Germanie ait arrêté son cœur sur les bords de l’Atlantique ; l’Angleterre n’a pas de musique. Elle a suivi la branche littéraire ; et, comme c’est le peuple de la passion et de la vie, elle a produit cette étonnante pléiade de poètes et de littérateurs qui dépasse dans la richesse et la variété la production de tous les autres peuples.
La traduction d’une œuvre littéraire lui fait perdre son goût, son parfum ; on a mis la sève dans une autre coupe. C’est comme un nectar évaporé qui a perdu son arome.