passé et la vie présente pour donner à l’œuvre contemporaine un organisme nouveau, un tempérament qui se rajeunit sans cesse dans le développement continu de la vie humaine, dont le progrès est incontestable et modifie sans cesse les moyens d’exprimer l’art.
Ces trois modes du verbe, du verbe éternel de la beauté, apparaissent pleinement et constamment aux grandes époques, lorsqu’une civilisation librement épanouie peut alors tenter de s’élever sans obstacle vers sa vérité. Exemple : Phidias, Léonard de Vinci, types sacrés qui ont élevé l’art à des hauteurs plastiques inaccessibles, peut-être à jamais perdues et vers lesquels les plus grands esprits se tournent sans cesse pour aimer, prier et se recueillir.
Une œuvre d’art sincère ne paraît qu’à son heure ; pour être bien comprise, il lui faut son moment : tel maître a fait son œuvre trop tôt, tel autre trop tard ; il est rare qu’une gloire heureuse grandisse librement autour du génie, surtout en notre temps, où chaque artiste cherche solitairement sa voie, sans autre initiateur à son rêve que lui-même.