fleur rare, dont la graine est au cœur de toute beauté ; elle est la louange, l’admiration, l’éclosion des germes divins détenus dans un peu de matière. Le peuple, à travers le temps, fait la floraison plus ou moins belle. Il s’agit seulement de lui laisser des œuvres qu’il regarde, qu’il aime, qu’il consulte, qu’il scrute avec anxiété aux heures d’amour et de recherche. Force suprême qui l’attire et l’élève, et qu’il développe ensuite en y puisant une nouvelle vie qu’il dépose en des œuvres nouvelles.
Tout à côté, maintenant, est une école gardienne envieuse des principes d’arrêt ; que dis-je ? officine sombre et triste où l’on extirpe ces précieux germes. Elle a pour la mort des formules qu’elle conserve et les transmet sans cesse aux élèves qu’elle forme et maintient pour sa cause. Dans ces faux temples, de grands faux dieux sont au pinacle, Ingres toujours, le disciple à la suite. On y grave en lettres d’or sur le marbre, des sentences obstinément creusées et aussi creuses que celle-ci : le Dessin est la probité de l’art, parole pleine d’emphase faite pour ces personnes poncives qui entrent, avec des airs guindés, dans ces pieuses officines. Qu’est-ce que l’honnêteté vient faire ici ?
Peut-être a-t-on voulu parler du dogme du dessin dit classique qui s’y enseigne. On vous défend l’étude de Michel Ange, de Rembrandt, d’Albert Durer. Ceux-là ne faisaient pas d’art honnête, il est malhonnête de créer et d’avoir du génie, encore plus d’être prophète.
On a dit que ces écoles et ces fruits morts qu’elles produisent sont utiles. Encore une question : qu’est-ce que l’utile peut faire ici ? Le beau est-il utile ? non. L’utile est-il le beau ? non. Un soulier n’est pas beau, un pain non plus.
Le tableau Ismaël est mis au Luxembourg. C’est au Salon de