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INTRODUCTION

La fête des fous fut célébrée en Angleterre, comme en France, pendant tout le moyen âge ; elle ne fut même interdite que sous le règne de Henri VII[1]. Les fous pénétrèrent sur le théâtre anglais, soit pour y remplir le rôle de héraut ou prologueur[2] soit pour y personnifier les vices[3]. Lorsque les auteurs de la fin du XVIe siècle essayèrent d’écrire des comédies régulières, ils laissèrent encore une large place aux improvisations des clowns[4] ; mais, malgré le goût du public pour les intermèdes bouffons, nous ne connaissons en Angleterre aucune pièce qui puisse être rapprochée de la sottie.

Le nom de sotelty fut cependant appliqué à certains divertissements donnés par des ménestrels dans les maisons particulières. Les corporations de Coventry, par exemple, se réunissaient dans des banquets que des chanteurs ou des acteurs ambulants venaient égayer par des sotelties. Un compte de l’année 1525, cité par M. Sharp[5] nous fournit à cet égard de précieuses indications :

Item payed for the sotelty on Candelmase daye

vj s. viijd.

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  1. W. Hone, Ancient Mysteries described ; London, 1823, in-8, p. 199.
  2. Hone, loc. cit.
  3. Collier, History of English Dramatic Poetry ; London, 1831, in-8, II, p. 268 ; Edélestand du Méril, Origines latines du théâtre moderne ; Paris, 1849, in-8 p. 72 ; Ward, History of English Dramatic ; London, 1875, in-8, I, p. 60.
  4. Ward, I, 269.
  5. A Dissertation on the Pageants or Dramatic Mysteries anciently performed at Coventry (Coventry, 1835, in-4), p. 217.