ordre au gouvernement de l’état, que toute la maison royale se réunisse pour concourir également et dans un même esprit à maintenir cette couronne dans l’état où elle est présentement. La France a bien fait connoître qu’elle est invincible lorsque ses forces sont bien unies, et que comme sa ruine ne peut naître que de sa division, sa grandeur et sa puissance dépendent absolument de son union, et de sa concorde. Par ce moyen les esprits factieux qui sont en France se tiendront dans les bornes du devoir, et n’oseront former aucune entreprise contre le repos de l’état, et ils craindront avec justice que leurs mauvais desseins ne tournent à leur confusion, lorsqu’ils verront l’autorité royale appuyée sur des fondemens si solides et si inébranlables. Enfin nous renouvellerons avec nos confédérez les alliances que nous avons contractées avec eux, et qui font une des principales parties de la puissance de cette monarchie ; ce qui est une des plus importantes maximes qui ayent été observées jusqu’ici pour le maintien de sa puissance. Les choses que nous avons faites pendant notre règne n’ont que trop bien fait connoître l’amour que nous avons eu pour la conservation de nos peuples, et le soin que nous avons pris de leur assurer par nos travaux une félicité parfaite : mais nous pouvons dire avec justice que les précautions que nous prenons pour assurer leur repos à l’avenir en vue de notre mortalité, sont les preuves les plus certaines de notre tendresse envers eux, puisque l’exécution de notre dernière volonté produira ces effets lorsque nous ne serons plus au monde, et que nous ne pouvons prendre maintenant d’autre part à la félicité du règne futur, que le plaisir que nous goûtons par avance en prenant des mesures qui doivent assurer le bonheur de cet état.
Et pour parvenir à l’exécution de notre dessein nous avons crû ne pouvoir choisir un chemin plus sûr que celui que les rois nos prédécesseurs ont suivi en pareille occasion. Ces princes éclairez ont jugé avec beaucoup de raison, qu’ils ne pouvoient faire un choix plus judicieux pour la régence du royaume, et pour l’instruction et l’éducation des rois qui sont en âge de minorité, que dans la personne des reines leurs mères, lesquelles sont sans doute plus intéressées à la conservation de leur enfans, et de leur couronne que quelqu’autre personne que ce puisse être. À ces causes de notre science certaine, pleine puissance et autorité royale, nous avons ordonné et ordonnons, voulons et nous plaît,
(1) Qu’au cas que nous venions à décéder avant que le dauphin, notre fils aîné, soit entré dans la quatorzième année de