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PRiËFATIO xxxix vêque de Noyon. Ils firent pour cela une députation à Innocent II et Herimanne fut du nombre des députés. L’affaire réussit au gré de leurs desirs le Pape accorda tout ce qu’on demandoit mais le sujet qu’ils avoient élu n’ayant pu obtenir d’être consacré par l’Archevêque de Reims, il fallut l’année suivante envoyer de nouveau à Rome, et Herimanne fut encore choisi pour aller défendre les intérêts de l’Eglise de Tournai contre l’Evêque de Noyon. Il éprouva comme tous ceux qui avant lui avoient été chargés d’une pareille commission, l’instabilité et l’avarice de la Cour de Rome, et, 9 s’il faut l’en croire, cinq mille marcs distribués à propos par l’Evêcfue de Noyon aux Officiers du Pape, le maintinrent en possession des deux Eglises. Ce n’est pas la seule fois qu’Herimanne se plaint que de son tems l’argent décidoit des affaires les plus importantes, soit à Rome, soit en France. Le Roi Louis le Gros, les Archevêques de Reims etc. ne sont pas à cet égard à l’abri de ses reproches, de manière qu’il nous donneroit une triste idée de son siècle pour la distribution de la justice, s’il ne falloit rien rabattre de ses inculpations ; mais il faut observer que c’est un plaideur qui parle et qui exhale son chagrin d’avoir perdu sa cause. Quoiqu’il en soit, Herimanne profita du loisir que lui laissa son long séjour à la Cour de Rome pour composer l’histoire de son Monastère depuis son rétablissement qu’il avoit déjà commencée, étant jeune, et ensuite comme abandonnée. On y voit dans un grand détail tout ce qui a concouru au renouvellement de l’ordre monastique dans l’Eglise de S. Martin, et cette partie qui n’entre pas dans notre plan, est exacte ; mais il y entremêle des traits de l’histoire des Pays-bas, que nous avons eu soin de recueillir. Ce n’est Innocentium Illegatione, cujuspars Herimannus erat, ad eorum vota respondit eventus, petentibusque cumulatè Pontifex annuit. Verîim ab iis electum consecrare cùm negaret Archiepiscopus Remensis Romam anno sequenti legationem novam mittere necesse fuit, rursùmque demandata est Herimanno Tornacensis Ecclesise adversus Noviomensem Episcopum defendendss cura. Tum verb id expertus est quod omnes qui prseiverant ei in ejusmodi negotio, Romanse videlicet Curise levitatem et avaritiam quem si audias, marcse quinquies mille Pontificiis ministris tempestivè diribitse Noviomensi Episcopo utriusque possessionem Ecclesise asseruerunt. Neque verb conqueritur hoc loci tanticm Herimannus, negotia maximi momenti sive Romse, sive in Francia arbitrio pecunise dirimi solita esse. Regi etiam Ludovico Grosso Remensibus Archiepiscopis, etc. eamdem venalitatis inurit notam, sinistramque adeb suse in exercendis judiciis setatis opinionem ille suggereret, si nihil ex ejus criminationibus omninb demendum foret. Sed causa cassum litigatorem mirandum non est scribendo stomachum in judices erumpere. Ut ut est, in Romana dum Curia versaretur Herimannus, quod suppetebat illic oui id omne adhibuit ad scribendam a se olim, dum juvenis esset, inchoatam, ac subindè prope depositam, sui ab ejus restitutione Monasterii historiam. Ibi singula quse ad instaurandum in Ecclesia S. Martini monasticum ordinem contulerunt, accurate describuntur at verb his qux minus ad institutum nostrum pertinent, inserti sunt loci ex historia Belgica petiti quos diligenter excerpere nostri officii esse duximus. Neque tamen ea pars operis erroribus vacat, imb supinis abundat quos