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PRiEFATIO. xix des Chroniques ; et la seconde intitulée 7/7 ? 6 : des Histoires, s’étend jusqu’en 1199. Celle-ci n’est pas un composé de lambeaux empruntés d’ailleurs comme la première ; mais plus elle approche de la fin, plus elle est riche. L’Auteur y parle d’après lui-même et son style est correct. Raoul de Dicet est aussi partial pour sa nation, qu’il est peu équitable envers les Francois. A l’entendre, si Henri au Court-mantel. fils de Henri II assista au sacre de Philippe Auguste, ce ne fut pas comme feudataire de la Couronne, mais par un pur effet de sa complaisance, à cause qu’il étoit beau-frère du jeune Roi, et pour donner du relief à la cérémonie. Il faut voir à la page 203 la pitoyable raison qu’il allègue pour prouver l’indépendance des Rois d’Angleterre de la Couronne de France. Sans doute l’Isle de la Grande-Bretagne ne fut dans aucun tems un fief de l’Empire françois ; mais, depuis la conquête, les Rois Normands possédant de très-grandes terres dans le Royaume, n’en étoient pas moins les vassaux de nos Rois et ils devoient en cette qualité les services accoutumés de feudataires. Roger d’Hoveden en fait l’aveu formel lorsqu’il dit t que Henri au Court-mantel assista comme Duc de Normandie au sacre de Philippe Auguste, portant devant lui la couronne qui devoit servir à la cérémonie. Raoul ignoroit sans doute, ou feignoit de ne pas sçavoir, que les Rois d’Angleterre avoient plusieurs fois rendu l’hommage à nos Rois, quoique pour se dispenser de le rendre en personne, ils se fissent suppléer par leurs enfans après leur avoir transporté le titre des fiefs pour lesquels l’hommage devoit être rendu. C’est ainsi qu’en 1119 Henri 1 fit prêter l’hommage qu’il devoit pour la Normandie, par son fils Guillaume

por recta Imagines Historiarum 

nuncupatur. Heec multb locupletior qub propiùs ad ultima vergit tempora, non ex variis ut prior consarcinata laciniis sed proprio marte, neque stylo admodùm obsoleto confecta est. Plus sequb se proclivem in gen–tem suant, Francisque minus sequian variis in locis ostendit Radulphus. Sifides pênes ipsum non ex officio clientelse sed amicitise impulsu et honoris causa Henricus a CurtoMantello, Henrici II Anglix Régis fdius primogenitus coronationi Philippi Augusti Francise Régis, cujus sororem Margaretam duxerat interfuisse credendus est. Quid qubd Anglix Reges obnoxios Francise Regibus fuisse negat idque ineptâ prorsus ratione quam pagina 203 légère est. Ipsam quidem Insulam sive Anglise regnum. nullo unquam tempore Francise genti quovis modo parlasse in confesso est apud omnes. At postquam Anglise Regum ditioni Normannia aliseque deinceps Francise regiones adjectse sunt, tum ipsi Anglici Reges harum respectu clientes Regum nostrorum evaserunt 1. eoque nomine consueta ipsis obsequia prsestabant. Id verb fatetur aperte Rogerius Horved.enus ciim refert Henricum a Curto-Mantello regiam in ipsa Philippi Augusti inauguratione coronam, Ducis Normannise titulo coram illo gestasse. Ignorabat videlicet, vel potiùs se scire dissimulabat Radulphus, variis temporibus ab Anglise Regibus prsestita nostris hominia quas partes non quidem ipsi prsesentes obibant, sed afiliis suis expleri curabant translato prias in ipsos beneficii cujus projitenda erat clientela, titulo. Sic anno 1119 per filium suum Guillelmum Henricus I pro Ducatu Normannise fidem clientelarem edi-