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PR^FATIO. ix Tom. XIII. b lui conserver la couronne qu’il avoit envahie. Ajoutons à cela que Guillaume avoit pour lui l’autorisation du Saint-Siège, formalité qui en matière problématique était, comme l’on sait, d’un très-grand poids dans ces tems-là. La Chronique Anglo-Saxone marque à deux fois différentes, sous les années 1090 et 1094, que Philippe I étant allé au secours de Robert Duc de Normandie, contre Guillaume le Roux Roi d’Angleterre, celui-ci réussit à détacher le Souverain de son vassal au moyen d’une somme d’argent. Ce fait ne se trouve qu’une seule fois, sous l’année 1094, dans les autres Ecrivains, même ceux qui ont fait usage de notre Chronique. Il n’est cependant pas impossible que ce moyen ayant une fois réussi au Roi d’Angleterre, ’il l’ait employé une seconde. Nous avons remarqué page 47 que la Chronique Anglo-Saxone est l’ouvrage de plusieurs Moines de Burch ou Peterboroug, qui n’avoient pas tous le même talent pour écrire. Depuis la mort de Henri 1 jusqu’en 1154, on voit un Ecrivain superficiel et peu exact, qui confond les tems et indique plutôt les événemens qu’il ne les présente. Mais ceux qui écrivoient avant lui, paroissent très-instruits des affaires qu’ils traitent ; l’un d’eux se dit non seulement contemporain de Guillaume le Conquérant, mais avoir vécu dans son palais. Nous ne pouvons pas dire si c’est le même qui écrivoit encore l’an 1132. Celuici quelqu’il soit, s’étend beaucoup sur un Moine nommé Henri, Poitevin de naissance, parent du Duc d’Aquitaine et du Roi d’Angleterre. Il est à propos de mettre sous les yeux de nos lecteurs la substance en précis de ce qu’il en dit, parce quia ipsi regnum multb antè sacramenti fide prseripuérat. Adde quôd huic accesserit auctoritas Romani Pontificis, quam permagni ponderis in rebus dubiis illâ setate fuisse nullus ignorat. In eodem Anglo-Saxonico legimus Chronico, Philippum Regem Francorum bis annis scilicet 1090 et 1094, in auxilium Roberti Normannise Ducis adverses Regem Guillelmum Rufum accessisse bisque Anglise, Régis pecuniâ infractum rétro pedem tulisse, posthabito clientis sui patrocinio cujus tamen rei semel tantùm mentionem faciunt, idquesub annum 1094, reliqui scriptores, ne Us quidem exceptis qui Chronico nostro usi sunt. At Guillelmum eâdem quse primo successerat vid secundo sese expediisse haud improbabile est. Chronico huic plures Monachos Petroburgenses admovisse manum at non pari industrie, monemus pagind 47. Sublestioris fidei est qui post Henrici I obitum scripsit ; tempora namque permiscet, resque perstrictim attingit. Qui verb prseivere hoc in opere, negotia de quibus disseruntpulchrese callere demonstrant, quos inter unus sequalem setate se Guillelmo Conquestori, atque in ejus aida diversatum esse prodit. Ipsum historiam continuasse ad annum usque 1132 nullo constat argumento. Ouisquis verb fuerit ille, amplam facit mentionem Henrici cujusdam Pictaviensis Monachi Aquitanise Duci et Anglise Regi propinquitate conjuncti cuj us quidem narrationis summam Lectoris oculis subjicere prsestat, ob ignotam recentioribus viri historiam lectuque aliqud ratione dignam. Tradit itaque Anonymus noster ex Episcopo Suessionensi Cluniacensem Monachum atque Priorem Henricum evasisse, ac deinde Priorem Silviniacensem. Fac-