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BULLE DE RATIFICATION

DU CONCORDAT DE 1801.


PROMULGUÉE PAR S. S. PIE VII LE 15 AOUT 1801
NOTIFIÉE AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS LE 9 AVRIL 1802.




Nous, Jean-Baptiste CAPRARA, Cardinal-Prêtre de la sainte Église romaine, du titre de Saint-Onuphre, Archevêque, Évêque d’Iesi, Légat a latere de Notre Saint-Père le Pape Pie VII, et du Saint-Siège apostolique, auprès du premier Consul de la République francaise,

A tous les Français, Salut en Notre-Seigneur.

C'est avec la plus grande joie et la plus douce consolation que Nous vous annonçons, ô Français, comme un effet de la bonté du Seigneur, l’heureux accomplissement de ce qui a été l'objet des sollicitudes de Notre très-saint Père Pie VII, dès les premiers jours de son apostolat, celui de vos vœux les plus empressés, de vos désirs les plus ardents, je veux dire du rétablissement de la religion dans votre heureux pays, après tant de maux que vous avez éprouvés.

Nous publions aujourd’hui, au nom du Souverain Pontife, les Lettres apostoliques scellées en plomb, données pour la ratification solennelle de la convention conclue à Paris entre Sa Sainteté et le gouvernement de votre République. Vous trouverez clairement exposé dans ces Lettres tout ce qui a été statué par Sa Sainteté pour rétablir en France le culte public de la religion, pour régler toutes les matières ecclésiastiques, et pour les réduire à une forme et à un ordre semblables dans toute l’étendue des pays qui composent le territoire actuel de la République.

L’utilité de l’église, le désir de conserver l’unité, le salut des âmes, ont été les seuls motifs dans ce qu’elle a fait pour accommoder ces choses aux lieux et aux temps. Si l’on compare le nouvel ordre établi, en conséquence, dans les choses ecclésiastiques au bouleversement qui existait auparavant, il n’est personne qui ne doive se réjouir de voir la religion rétablie dans un meilleur état. Elle semblait presque anéantie aux yeux de tout le monde : elle renait merveilleusement, soutenue par les lois et protégée par l’autorité suprême du Gouvernement. Le premier Consul de votre République, à qui vous devez principalement un aussi grand bienfait, qui a été destiné pour rendre à la France affligée et l’ordre et la tranquillité, devenu, comme le grand Constantin, le protecteur de la religion, laissera de lui, dans les monuments de l’Église de France, un éternel et glorieux souvenir.

Recevez donc avec joie et allégresse ces Lettres apostoliques que Nous vous avons annoncées, et que Nous mettons ici sous vos yeux.

PIE, ÉVÊQUE, SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU , POUR EN CONSERVER LE PERPÉTUEL SOUVENIR.

L'Église de J. C. qui parut aux regards de saint Jean sous l’image de la Jérusalem nouvelle, descendant du ciel, tire sa consistance et son ornement, non-seulement de ce qu’elle est sainte, catholique et apostolique, mais encore de ce qu’elle est une, et fondée sur la solidité d’une seule pierre angulaire. Toute la force et la beauté de ce corps mystique résulte de la ferme et constante