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ENCYCLIQUE DE N. T. S. P. LE PAPE PIE IX. 1864.

Nous ne pouvons non plus passer sous silence l’audace de ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, prétendent que « quant aux jugements du Siège Apostolique, et a ses décrets ayant pour objet évident le bien général de l’Église, ses droits et la discipline, dès qu’ils ne touchent pas aux dogmes de la foi et des mœurs, on peut refuser de s’y conformer et de s’y soumettre sans pécher, et sans aucun détriment pour la profession du catholicisme. » Combien une pareille prétention est contraire au dogme catholique de la pleine autorité divinement donnée par Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même au Pontife Romain de paître, de régir et de gouverner l’Église universelle, il n’est personne qui ne le voie clairement et qui ne le comprenne.


Donc, au milieu de cette perversité d’opinions dépravées, Nous, pénétré du devoir de Notre charge apostolique, et plein de sollicitude pour notre sainte Religion, pour la saine doctrine, pour le salut des âmes qui Nous est confié d’En-Haut et pour le bien même de la société humaine, Nous avons cru devoir élever de nouveau Notre voix. En conséquence, toutes et chacune des mauvaises opinions et doctrines signalées en détail dans les présentes Lettres, Nous les reprouvons par Notre Autorité Apostolique, les proscrivons, les condamnons, et Nous voulons et ordonnons que tous les enfants de l’Église catholique les tiennent pour entièrement réprouvées, proscrites et condamnées.


Outre tout cela, vous savez très-bien, Vénérables. Frères, qu’aujourd’hui les ennemis de toute vérité et de toute justice, et les ennemis acharnés de notre sainte Religion, au moyen de livres empoisonnés, de brochures et de journaux répandus aux quatre coins du monde, trompent les peuples, mentent méchamment et disséminent toute espèce de doctrines impies. Vous n’ignorez pas non plus qu’à notre époque il en est qui, poussés et excités par l’esprit de Satan, en sont venus à ce degré d’iniquité de nier le Dominateur, Jésus-Christ Notre-Seigneur, et de ne pas trembler d’attaquer avec la plus criminelle impudence sa divinité. Ici Nous ne pouvons Nous empêcher de vous donner, Vénérables Frères, les louanges les plus grandes et les mieux méritées, pour le zèle avec lequel vous avez eu soin de lever votre voix épiscopale contre une si grande impiété.


C’est pourquoi, dans les présentes Lettres, Nous Nous adressons encore une fois à vous avec amour, à vous qui, appelés à partager Notre sollicitude, Vous êtes, au milieu de Nos grandes douleurs, un sujet de consolation, de joie et d’encouragement par votre religion, par votre piété, et par votre amour, par cette foi, ce dévouement admirables avec lesquels vous vous efforcez d’accomplir virilement et soigneusement la charge si grave de votre ministère épiscopal, en union intime et cordiale avec Nous et avec ce Siège Apostolique. En effet, Nous attendons de votre excellent zèle pastoral, que, prenant le glaive de l’esprit, qui est la parole de Dieu, et fortifiés dans la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vous vous attachiez chaque jour davantage à faire en sorte que, par vos soins redoublés, les fidèles confiés à votre garde « s’abstiennent des