V
PRÆFATIO.
68. En Provence, Pierré de Brui», comme nous l’apprenons d’Abélard, au livre II de son Introduction à ia théologie, p. 1066, débitoit une doctrine non moins pernicieuse : • Je passe, dit-il, » aux hérétiques, lesquels, à raison de leur do- . mestîcité, sont d’autant jplus dangereux, qu’ilt » ne cessent dé tourmenter t église par des guerre* m civiles. Et pour venir â ceux de notre temps, • (quoiqu’on dise qu’ils ont été si bien réprimés, > qu’il n’est plus besoin d’établir la foi sur aucun » fondement), il est inoui que les hérétiques de > l’ancien temps se soient portés à des excès aussi » qrians que ceux de nos jours. Nous citerons entre > autres, pour exemple, les excès commis depuis peu • en Flandre par Tankelin, laïque, èt en Provence . par le prêtre Pierre. » C’est contre eux que fut porté le canon III du eoncile de Toulouse de l’an 1119 , en ces termes : « Nous condamnons et > retranchons du sein de l’église de Dieu, comme • hérétiques, ceux qui, sous une apparence de . religion, nient le sacrement du corps et du sang • du Seigneur, le baptême des enfans, le sacer- > doce et les autres ordres de l’église, et la légi- • timité des mariages : nou* ordonnons au«c puissauces séculières de lesmrréter. • 69. S. Ilernard nous Uiprend. danss.1 lettre 195 à l’évéque de Constance, qu’Arnaud de Bresse, toujours sons le voile de la religion, avoit porté de France en Germanie ses principes séditieux contre le clergé. ■■ C’est un homme, dit-il, qui ne mange " ni ne boit ; il est comme le diable, qui n’a faim » et soif que du sang des ames l’ar-fout «t’i il i> a nus le pied, il a commis tant de turpitudes et " tant de cruautés qu’il n’ose y retourner, .{gant 0 cxrilé des troubles d’une manière atroce dans son ” pags natal, il en fut cha.ssé, comme perturba- " teur du’ repos public, par le Pape, et forcé » de jurer qu’il n’y retourneroit plus sans sa permission. Hieutôt aprt>s. Cet insigne brouillon fut » chassé de France pour la même raison. Bien » loin de se corriger, il en est devenu plus furieux. B Quoique errant et vagabond sur la terre , il » continue de faire chez l’étraiiger ce qu’il ne lui » est plus [lermis de faire chez lui ; semblable • au lion rugissant qui cherche sa proie pour la • «levorer. Et /liiainlenant, c’est chez vous qu’il " _o|>ére l’iniquité, comme nous l’apprenons, et » qu’il dévore votre peuple comme du paint » Eorsqu’il aura gagné leur bienveillance, et qu’il ” pourra coiiqiter sur lai force militaire, t’0u.i verrez ” cri homme sc déclarer ouvertement contre le clergé, ” s’emporter contre les évêques, et commettre sans n mcnagcmrnl toute sorte dr cruautés. • Ainsi parloit S. Iteriiard vers 1 1 lO. Mais ce n’est rien en comparaison «le ce que fit depuis ce brouiNon, au rapport d’Cihnn de Frisingue, ’au liv. ’I."des Gestes de rEtn|>ereiir Frédéric, chap. 17. « En ce tempsla, dit-il , un certain Arnaud, sous l’habit de B yligieux , mais point du tout religieux liiiméine, comme on l’a vu par sa doctrine, entra ’) dans Home, te eœur ulcéré d’envie et 7/e jalousie • contre le clergé. Voulant rétablir le sénat et l’or«lre • «-«piestrc comme ils existoient autrefois, il souleva la ille, et particulièrement le peuple. 68. In Provincia Petru* Brusùu doc~ trinam non minia pemitiotam ditteminabai, Petro Abœlardo lettante, lih. II Introd. ad Iheologiam , p. 1066 ; « Ad haretieos vente, » qui quantà domesticiore*, tantd pejores , » civilibus bellis inquietare ecclesiam non I cessant. Atque ut ad nostra veniamut » tempora, quibtu jam aiunt adeà repressam » esse, ut jam nullo fidei fundamento sit • opus ; nullos in tantam olim iruaniam » prorupisse hœretico* quispiam audierit, • quanta nonnu//i conteniporaneorum nos- • trorum debacchati tunt :tTanquelinus » quidam faïcus nuper in Flandria, Petrus » presbyter nuper in Provincia, ut ex muli > tis aliqtios in medium producamusetc.B Qui nimirum anno ,1119 damnati sunt in conuilio lolosano, can. 3, hit verbit : ‘Porrà •os qui religionis speciem simulantes, Dominici corporis et sanguinis sacramentum, baptitma puerorum, sacerdotium et cæte-y ros erclesiasticos ordines, et legitimarum • damnant fardera nuptiarum , tamquam » hiereticos ab ecclesia Dei jiellimu* et darn- 1) nanius, et per potestates exteras coerceri > præcipimus.»
69. E Galliis in Germaniam per Arnaldum de Briæia pro/Migatam fuisse sub religionis velamine scditiosam in clcrum l>rœdicalionem, leslisest S. Bernardus Clarevallensis, episl. 195 ad episcopum Con.tlanticnscm. « Homo est, inquit, neque rnandurans’ » neque bibens, solo cum diabolo esuriciis el y silicns sanguinem animaruin... Is ergo, iibicumque conversnius esl, tam fœda post se • el lam sceva reliquit vestigia, ul uhi semel • fixerit pedem, illuc ultra redire omnino » non audeat. Denique ipsam in qua natus y est valde atrociter commovit terram, et y conturbavit eam : unde et aeriitatus a/tud » dominum Papam schismate jiessimo, natali y solo pulsus est, eliam el abjurare rompulsus I) reversionem, nisi ad ipsius Apostoliei f>er-y missionem. Pro simili deinde causa cl à • regno Francorum cxturbatus eslseh ismaticiis • insigtiis... El in hit omnilms non est arersus y furor cjus, sed adhuc vianus ejus e.rirnia. y Nam cliam ila ragus et profugus super ter-y rfflm,quod jam non tiret inlersuos,iuin cessât y apud aliriios, tamquam leorugiens,eirruiens y et quivrens quem decorel. Et nunc apud vos, y sicut accepimus, ujieratur iniquitJilem, et B drrorat plehrm cc.’ilrarii sicul eseain panis... " Demum rùin fui rit de illorum enptata • benet,’olenlia et fanuliarilale .ireums, viile-y bitishomiiiem ;q>erté msiirgere in clernm, » l’relum tyrannide mililan , msiirgere in y ijisos episcopos , et in omnem [lassim » ecclesiasticum ordinem desirvire.» Hæe ante annum I 1 ’ii) operahaliir Arnahlus ; atrociorhiVero sunl quie deinceps eum perpétrasse narTàt illho Frisingensis, li’‘. I île Gestis Friderii t lmp. cap. ’21. dtis ihclms. iiupiit, ’* .4 riiiilitII.’) qiiiiliiiii rclI ijnmi.’i hiihilum halirns, » Siil eum miuuiii’, ut c.c lioclnna ejus jiatuit. Bt ta Provin-
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